Deuil du père absent


 

Les vagues de la mer pareil au vague à l’âme,
vont et viennent dans mes reins comme une étreinte
Étreinte de l’amant comme l’étreinte de l’âme en peine,
la lame du couteau qui conduit à la peine,
la peine de prison, derrière les barreaux est prisonnière.

La prise du courant qui circule dans mes veines
comme il est un serpent avec ce venin
comme ce prisonnier qui n’a pas de veine
il faut un bon garrot pour réduire sa peine
qui lui évitera peut-être de finir dans la benne.

Le vide le hante comme dans un mauvais rêve
à chaque geste qu’il fait il se sent sur la grêve
échoué sur le bord en marge de l'humanité
Humanité qui croule sous la morne équité
équité admirée entre quitte ou double
à moins qu’il ne connaisse que doublé et quitté

Car quitté oui c’est ça oui il a tout quitté
quitté sa famille ,ses amis et ses frères
pour aller s’isoler, échoué sur une blanche grève
la blancheur attirante mais qui est éternelle
quand elle vous enlace comme une vraie salasse

Elle vous fait croire que le bonheur est là
au bout de la jetée quand tout vous a rejeté
mais tout celà n’est que chimère chose inventée
pour vous manipuler et vous faire aller
là où les rejetés vont tous se retrouver

Retrouver l’éden fallait pas charrier
on savait tous que ça valait le coup d’y aller
mais ce qu’on savait pas c’est qu’on en revient pas
de cette mer-de blanche on en revient crevé
ou tellement défait que personne nous reconnaît

Les vagues de la mer pareil au vague à l’âme
me font me rappeler oh combien je l’aimais,
ce père si fragile mais tellement angoissé
qu’il a cru un instant avoir trouvé le graal dont il rêvait
ce graal qui avait la blancheur de la mariée.

Karine Ficini 01/08/2023